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CONTRE
LES
ANABAPTISTES.
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par
cela.
Car
nous
leur
produirons
aussi
bien
les
Apostres,
qui
ont
use
de
iuremens,
voire
en
leurs
escritz,
quand
mestier
estoit.
Or
oyons
la
belle
excuse
qu'ilz
font
sur
cela,
pour
eschapper.
Sainct
Pierre
et
sainct
Paul
n'ont
pas,
disent-ilz,
iure
pour
rien
promettre:
mais
seulement
pour
asseurer
la
promesse
faicte
de
Dieu.
Nous
pouvons
bien
voir
icy
clairement
comment
ceux
qui
se
deliberent
de
contredire
a
la
verite,
s'enveloppent
en
mille
absurdites:
et
toutesfoys
n'ont
nulle
honte
de
leur
impudence.
Pour
le
premier,
en
donnant
telle
response,
ilz
nous
concedent
qu'il
y
a
quelques
sermens
licites:
assavoir
quand
on
rend
tesmoignage
aux
choses
passees.
Car
il
s'ensuit
de
leurs
parolles,
que
lors
seulement
le
serment
est
mauvais,
quand
nous
promettons
quelque
chose
pour
l'advenir.
Mais
encor
ne
sont-ilz
pas
bien
effrontez,
de
mentir
ainsi
evidemment,
voulans
faire
a
croire
qu'il
n'est
rien
de
ce
qui
se
voit
a
l'oeil?
Sainct
Paul
iure
aux
Corinthiens,
qu'il
n'est
point
venu
a
[page
107]
eux,
afin
de
les
espargner,
d'autant
qu'il
eust
fallu
1)
qu'il
les
eust
traitte
asprement
(2
Cor.
1,
23).
Il
iure
aux
Romains,
qu'il
seroit
content
d'estre
reiecte
de
Christ,
afin
de
sauver
le
peuple
des
Iuifz
(Rom.
9,
3).
Pour
confermer
l'amour
qu'il
porte
aux
Philippiens,
il
iure
aussi
bien
(Phil.
1,
8).
De
rechef
il
iure
aux
Corinthiens,
qu'il
a
converse
entre
eux
en
bonne
conscience
(2
Cor.
1,
12).
Item,
aux
Thessaloniciens,
qu'il
n'est
point
entre
a
eux
par
avarice,
ou
pour
gaigner:
et
appelle
Dieu
en
tesmoing,
combien
sainctement
il
s'est
porte
(1
Thess.
2,
5.
10).
Ces
phrenetiques
disent,
que
les
Apostres
n'ont
iamais
iure
pour
affermer
de
leur
propre
faict,
mais
seulement
pour
testifier
de
l'alliance
de
Dieu.
Ie
vous
prie,
que
merite
une
telle
impudence?
Pour
le
moins
sont
ilz
dignes
qu'on
ouvre
la
bouche,
pour
parler
a
eux?
Mais
encor
il
est
mestier
d'expedier
ceste
difficulte
qu'ilz
mettent
en
avant.
Assavoir
que
l'homme
ne
doit
rien
promettre
avec
serment,
pour
ce
qu'il
n'est
pas
en
luy
de
le
tenir.
A
cela,
ie
respons,
que
quand
un
subiect
iure
a
son
Prince,
de
faire
ce
que
son
devoir
porte,
c'est
de
luy
obeir
et
estre
fidele:
ce
n'est
pas
en
confiance
de
sa
vertu,
ou
qu'il
se
vueille
vanter,
comme
en
despitant
Dieu,
et
luy
faisant
la
figue:2)
mais
plustost
en
invoquant
l'ayde
de
Dieu,
il
respond
de
sa
[page
108]
volunte,
qu'elle
sera
telle
qu'elle
doit
estre.
Combien
que
c'est
une
trop
folle
imagination,
de
reprouver
les
sermens,
en
permettant
les
simples
promesses.
Car
s'il
y
a
temerite
en
l'un,
aussi
y
aurail
bien
en
l'autre.
Pourtant,
s'il
nous
est
licite
de
1)
qu'il
eust
este
besoin
1566
suiv.
2)
Le
iraducteur
dit
simplement:
despicato
Deo.
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