21:101
loi
PAR
NICOLAS
COLLADON.
102
estre
maintenus
en
vostre
estat,
il
ne
faut
point
que
le
Siege
auquel
Dieu
vous
a
mis
soit
deshonore.
Il
n'y
a
superiorite
que
de
Dieu,
qui
est
Roy
des
rois
et
Seigneur
des
seigneurs.
Il
declare
que
il
honorera
ceux
qui
l'honoreront,
et
au
contraire
qu'il
mettra
en
opprobre
ceux
qui
le
mespriseront.
Or
ceci
est
dit,
afin
que
vous
ie
serviez
purement
selon
sa
parole,
et
y
pensiez
plus
que
iamais.
Car
il
s'en
faut
tousiours
beaucoup
que
nous-nous
en
aquittions
pleinement,
et
en
telle
integrite
comme
il
appartient.
Finalement,
il
leur
fit
encore
des
advertissemens
plus
particuliers,
disant
qu'il
avoit
cognu
a
peu
pres
toutes
leurs
moeurs
et
facons
de
faire,
et
qu'il
savoit
qu'ils
avoyent
besoin
d'estre
exhortez.
Il
n'ya
si
bon
(disoit-il)
qui
soit
parfait,
mais
chacun
a
ses
imperfections
:
c'est
a
vous
de
les
considerer
;
pourtant
que
chacun
regarde
[h
7]
a
soy,
et
les
combate.
Les
uns
sont
froids,
adonnez
a
leurs
negoces
1),
ne
se
soucians
gueres
du
public,
les
autres
sont
adonnez
a
leurs
passions,
les
autres,
quand
Dieu
leur
aura
donne
esprit
et
prudence,
ne
l'employeront
pas:
les
autres
sont
adonnez
a
leurs
opinions,
voulans
apparoistre,
et
estre
en
credit
et
reputation,
et
qu'on
les
croye
de
tout.
Or
il
faut
que
les
vieux
ne
portent
point
d'envie
aux
ieunes
des
graces
qu'ils
auront
receues,
mais
qu'ils
en
soyent
aises,
et
louent
Dieu
qui
les
y
a
mises.
Que
les
ieunes
se
contiennent
en
modestie,
sans
se
vouloir
trop
avancer.
Car
il
y
a
tousiours
de
la
vanterie
en
ieunesse,
qui
ne
se
peut
tenir
de
s'avancer
en
mesprisant
les
autres.
Qu'on
ne
se
descourage
point,
et
qu'on
ne
s'empesche
point
les
uns
les
autres:
qu'on
ne
se
rende
point
odieux.
Car
quand
on
est
pique,
on
se
desbauche.2)
Pour
eviter
ces
inconveniens,
que
chacun
chemine
selon
son
degre,
et
qu'il
employe
fidelement
ce
que
Dieu
lui
aura
donne
pour
maintenir
ceste
Republique.
Quant
aux
procez
civils
ou
criminels,
qu'on
reiette
toute
faveur,
haine,
traverses
et
recommandations;
et
qu'on
renonce
a
soy,
tenant
droiture
et
equalite.
Et
si
vous
estes
tentez
de
decliner,
resistez,
et
soyez
constans,
regardans
a
celuy
qui
vous
a
establis,
le
priant
de
vous
conduire
par
son
sainct
Esprit,
et
il
ne
vous
defaudra
point.
Apres
tout
cela,
il
les
pria
derechef
de
i'excuser
et
supporter
en
ses
infirmitez,
(lequelles,
disoit-il,
ie
ne
vueil
pas
nier:
car
puis
que
Dieu
et
ses
Anges
les
savent,
ie
n'ay
pas
honte
de
les
confesser
devant
les
hommes)
et
de
prendre
en
gre
son
petit
labeur;
adioustant
pour
la
fin
ces
propres
mots:
Or
ie
prie
ce
bon
Dieu,
qu'il
vous
conduise
et
gouverne
tousiours,
et
augmente
ses
graces
sur
vous,
et
les
face
valoir
a
vostre
salut
et
de
tout
ce
povre
peuple.
1)
affaires
F.
2)
on
s'emporte
F.
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