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guise
rien
en
la
purete
qui
est
yci
contenue.
Et
voyla
aussi
pourquoy
notamment
S.
Paul
recommande
qu'on
suyve
le
droit
fil,
et
le
pourtrait
de
sa
doctrine:
comme
s'il
disoit,
qu'il
ne
suffit
pas
qu'on
retienne
la
substance,
mais
qu'on
recognoisse
une
telle
conformite,
que
ce
soit
comme
si
la
predication
de
Timothee
avoit
este
iettee
en
moule,
pour
estre
accomparee,
et
pour
avoir
une
vraye
similitude
a
celle
de
S.
Paul,
et
des
autres
Apostres.
Mais
il
adiouste
aussi,
qu'il
la
commette
entre
mains
de
gens
fideles.
Et
pourquoy?
Il
prevoyoit
la
nonchalance
qui
estoit
aux
hommes,
qui
laissent
escouler
ce
que
Dieu
leur
a
donne
pour
leur
bien,
et
pour
leur
salut,
et
les
autres
ne
demandent
sinon
de
s'avancer
par
leur
ambition,
les
autres
de
s'enrichir
par
leur
avarice,
comme
desia
nous
avons
touche.
Ainsi
il
est
plus
que
requis
qu'il
y
ait
comme
des
thresoriers
de
ceste
doctrine
de
grace
et
de
salut,
lesquels
en
facent
bonne
garde,
et
qu'ils
ne
permettent
point
que
iamais
elle
s'evanouisse,
ne
qu'elle
s'efface
de
la
memoire
des
hommes.
Et
voyla
pourquoy
S.
Paul
aussi
dit,
que
l'Eglise
est
la
fermete,
et
comme
le
pilier
de
la
verite
de
Dieu.
Et
comment?
La
verite
de
Dieu
est-elle
soustenue
des
hommes,
qui
s'addonnent
a
toutes
vanitez,
et
lesquels
n'ont
nulle
fermete
en
eux?
C'est
par
ce
moyen,
c'est
ascavoir
qu'il
y
en
ait
tousiours
quelques
uns
reservez
pour
estre
docteurs
au
nom
de
Dieu,
pour
nous
distribuer
le
thresor
de
salut,
et
pour
ne
souffrir
point
qu'on
introduise
ni
faux
metail,
ni
faux
aloy,
ni
fausse
monnoye
en
forme,
ni
en
substance,
et
qu'on
n'y
desguise
rien.
Voyla
donc
ce
que
nous
avons
a
observer
quant
a
ce
que
S.
Luc
addresse
maintenant
son
propos
a,
un
seul
homme.
Et
ainsi
apprenons
chacun
en
son
degre
et
sa
condition,
de
non
seulement
recevoir
la
doctrine
de
l'Evangile,
mais
aussi
d'en
faire
bonne
garde,
et
qu'elle
ne
soit
point
corrompue,
qu'elle
demeure
sans
changement,
et
sans
variete,
et
qu'on
scache
que
c'est
comme
si
de
l'eau
estoit
tiree
de
sa
pure
fontaine,
en
laquelle
il
n'y
eust
nul
bourbier
mesle
parmi.
Voyla
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Or
quant
a
ce
que
S.
Luc
adiouste,
qu'il
est
utile
que
celuy
auquel
il
escrit,
c'est
ascavoir
Theophile,
ait
la
fermete
et
asseurance
des
choses
dont
il
avoit
este
enseigne:
en
cela
il
nous
est
monstre
que
iamais
nous
n'aurons
si
bien
proufite
en
la
foy,
que
nous
n'ayons
besoin
de
confirmation
nouvelle
de
iour
en
iour.
Il
n'y
a
nulle
doute
que
Theophile,
qui
est
yci
loue
et
prise
comme
par
la
bouche
du
S.
Esprit,
n'ait
este
excellent,
comme
une
perle
entre
les
autres,
qu'il
n'ait
este
des
plus
avancez,
en
sorte
qu'il
pouvoit
monstrer
le
chemin
a
tout
le
commun
peuple.
Or
combien
qu'il
eust
tant
proufite,
combien
qu'il
peust
estre
comme
un
miroir
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