35:10
mais
cognoissons
qu'il
y
a
mesure
en
tout
ce
qu'il
fait,
et
qu'il
n'est
point
excessif:
a
fin
que
cela
nous
apprenne
de
nous
renger
paisiblement
a
sa
volonte.
Et
mesmes
quand
Dieu
ne
nous
punira
point
pour
le
regard
de
nos
pechez,
sachons
que
c'est
autant
de
grace
qu'il
nous
fait,
que
c'est
un
privilege
especial
qu'il
nous
donne:
car
il
auroit
tousiours
iuste
raison
de
nous
punir
encores
que
nous
fussions
les
plus
iustes
du
monde.
Or
est-il
ainsi
que
nous
sommes
bien
loin
d'une
telle
perfection.
Qu'est-ce
donc
que
Dieu
nous
pourroit
faire?
Cependant
s'il
nous
visite
pour
esprouver
nostre
patience,
qu'il
nous
face
mesme
ceste
grace
de
souffrir
pour
son
nom,
encores
qu'il
nous
peust
chastier
pour
nos
pechez:
cognoissons
qu'il
nous
fait
un
trop
grand
honneur,
et
la
dessus
humilions
nous:
et
qu'un
chacun
en
son
endroit
ait
ceste
modestie-la
de
dire,
Et
bien,
ie
voudroye
que
Dieu
me
traittast
d'une
autre
facon,
et
me
semble
bien
qu'il
passe
mesure
en
m'affligeant:
mais
si
est-ce
que
ie
cognoy
qu'il
ne
le
fait
point
sans
cause,
et
si
ce
n'est
pour
mes
pechez
qu'il
m'afflige,
c'est
autant
de
grace
qu'il
me
fait:
car
i'en
ay
merite
d'avantage
:
et
pourtant
il
faut
que
ie
baisse
la
teste
me
submettant
du
tout
a
sa
bonne
volonte.
Voila
donc
comme
Dieu
sera
glorifie
par
nous,
et
que
nous
luy
attribuerons
la
iustice
qui
est
sienne:
c'est
a
savoir
quand
nous
aurons
la
bouche
close,
comme
aussi
sainct
Paul
en
traitte
au
troisieme
des
Romains
(v.
19):
A
fin,
dit-il,
que
toute
bouche
soit
close,
et
que
tout
le
monde
se
cognoisse
redevable
a
Dieu,
et
que
luy
seul
soit
iustifie.
Comment
est-ce
que
Dieu
sera
iustifie
par
nous
selon
sainct
Paul?
A
savoir
quand
nous
demeurerons
tous
condamnez,
et
que
nous
n'aurons
point
ceste
hardiesse
de
nous
rebecquer
contre
luy:
mais
que
nous
confesserons
librement
que
nous
luy
sommes
tous
redevables.
Si
donc
nous
en
venons
la,
alors
Dieu
sera
iustifie,
c'est
a
dire
sa
iustice
sera
approuvee
de
nous
avec
telle
louange
qu'elle
mente.
Mais
au
contraire,
si
les
hommes
s'eslevent
et
qu'ils
ne
cognoissent
point
qu'ils
sont
redevables
pour
se
condamner,
et
qu'ils
ne
confessent
la
dette
de
laquelle
ils
sont
obligez
devant
Dieu:
combien
qu'ils
protestent
de
vouloir
iustifier
Dieu,
c'est
a
dire
de
le
confesser
iuste,
si
est-ce
neantmoins
qu'ils
le
condamnent.
Au
reste,
quand
il
est
dit,
qu'Eliu
a
este
ainsi
enflamme,
notons
qu'il
y
a
grande
difference
entre
un
courroux
qui
procedera
d'un
zele
de
Dieu,
et
celuy
que
chacun
de
nous
aura,
ou
pour
ses
biens,
ou
pour
son
honneur,
ou
pour
le
regard
de
soy.
Car
celuy
qui
se
courrouce
et
se
despite
d'une
passion
privee,
n'a
nulle
excuse:
et
encores
qu'il
allegue
que
sa
cause
est
bonne:
tant
y
a
qu'il
offense
Dieu
en
se
courroucant:
car
nous
sommes
trop
aveugles
en
nos
passions.
Voila
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