28:10
nous
soit
incogneu,
que
nous
ne
laissions
pas
pourtant
de
luy
garder
ou
sa
beste,
ou
quelque
autre
chose
qu'il
aura
perdue.
Il
y
a
une
autre
partie,
c'est
que
si
nous
rencontrons
le
boeuf
de
nostre
prochain,
qui
soit
tombe
par
le
chemin,
ou
son
asne,
qu'il
y
ait
ou
maladie,
ou
qu'en
cheminant
il
soit
deffailli
sous
la
charge,
et
qu'il
soit
la
tombe:
que
nous
devons
aider
a
le
relever.
Or
ceci
nous
monstre
encores
mieux,
que
tous
ceux
qui
ne
procurent
point
le
bien
d'autruy
sont
estimez
larrons:
car
nous
ne
commettons
nulle
offense,
qu'il
n'y
ait
transgression
contre
la
Loy
de
Dieu.
Il
nous
faut
noter
cela.
Or
en
la
Loy
de
Dieu
qu'est-il
dit?
Tu
ne
desroberas
point.
Voila
un
seul
mot.
Mais
l'intention
du
Legislateur
doit
estre
regardee.
Et
ainsi
il
faut
conclure,
quand
nous
aurons
veu
a
nos
yeux
que
nostre
prochain
ait
faute
de
nostre
secours,
et
que
nous
luy
aurons
deffailli:
que
nous
aurons
apperceu
son
dommage,
et
que
nous
n'y
aurons
point
remedie,
ayans
le
moyen
:
que
nous
sommes
condamnez
devant
Dieu
comme
larrons.
La
chose
se
trouve
dure,
on
en
disputera,
on
pensera
mesmes
avoir
gagne
sa
cause:
mais
toute
replique
doit
estre
abbatue:
puis
que
Dieu
a
parle,
c'est
un
arrest
irrevocable
que
ce
qu'il
a
dit.
Contentons-
nous
donc
d'avoir
ceste
declaration
de
la
Loy:
c'est
que
si
nous
ne
subvenons
selon
nostre
faculte
a
nos
prochains,
que
Dieu
nous
condamne,
et
nous
tient
pour
larrons.
Il
est
vray
que
si
nous
en
estions
appellez
devant
les
iuges
terriens,
nous
pourrions
alleguer:
O!
on
ne
m'a
point
oblige
a
cela,
ie
n'y
suis
point
tenu,
ie
ne
luy
ay
rien
promis,
ou
est
le
contract?
et
choses
semblables.
Mais
quand
nous
venons
devant
Dieu,
ayons
la
bouche
close:
et
confessons
que
si
nous
avons
este
lasches,
quand
nous
avons
veu
que
quelcun
avoit
perte
et
dommage
en
ses
biens,
et
que
nous
ne
l'aurons
point
secouru,
apres
que
nous
aurons
bouche
nos
yeux,
que
nous
n'aurons
pas
daigne
estendre
un
doigt
pour
luy
subvenir:
c'est
autant
de
larrecin
devant
Dieu.
Or
cependant
notons
bien,
quand
il
est
ici
parle
des
bestes,
que
nous
les
devons
secourir,
si
elles
estoyent
tombees
sous
le
fardeau:
que
est-ce
que
nous
devons
aux
hommes
en
comparaison?
Quand
un
asne
sera
tombe,
et
dequoy
nous
appartient-il?
Or
si
est-ce
que
pour
l'amour
de
mon
prochain
ie
suis
tenu
de
le
relever
entant
qu'en
moy
sera.
Voila
un
povre
homme
qui
n'en
pourra
plus,
et
il
a
besongne
de
mon
aide,
ie
l'abandonne:
ceste
cruaute-la
est-elle
excusable
devant
Dieu?
Si
iene
me
suis
acquitte
envers
une
beste
brute,
me
voila
condamne:
et
que
sera-ce
quand
i'auray
delaisse
mon
image
et
celle
de
Dieu,
quand
un
povre
homme
aura
este
opprime,
et
qu'il
n'aura
point
este
secouru
par
moy,
ie
torcheray
ma
bouche
comme
ie
si
n'avoye
commis
aucune
offense.
Ainsi
notons,
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