10.1:10 et tire a eux la cognoissance et puissance dexcommunier. Laquelle veritablement ne leur appartenoyt pas par la parolle. Et apres auoyr vsurpe ceste domination ils Ihont conuertie en toute perversite. Apres doncques auoyr considere que vne esglise ne peulz consister en son vray estat sans garder ceste ordonnance du1) et quil seroyt fort a craindre que le contempnement ne futz pugny par vne grande vengance de Dieu, jl nous az semble aduis estre expedient quelle futz remise sus en lesglise et exercee selon la reigle que nous en auons en lescripture. Et neantmoins quon mist daultre part bon ordre de ne tomber en jnconuenient de la deprauer et corrumpre par inauuays usaige. Et pour ce faire nous auons deslibere requerir de vous que vostre playsir soyt ordonner et eslire certaynes personnes de bonne vie et de bon tesmoignage entre tous les fideles, pareillement de bonne constance et que ne soyent poent ayses a corrumpre, lesquelz estans departis et distribues en tous les quartiers de la ville, ayant loil sus la vie et gouuernement dung chascun et sil voyent quelque notable vice a reprendre en quelque personne, quil en communiquent auecq quelcung des ministres pour admonester quicunque sera celluy lequel sera en faulte et lexorter fraternellement de se corriger. Et si on veoyt que telles remonstrances ne profitent rien, le aduertir que on signiffiera a lesglise son obstination. Et lors sil se recognoyt, voyla desja vng grand prouffit de ceste discipline. Sil ny veult entendre, jl sera temps que le ministre estant aduoue de ceux qui auront ceste charge denunce publicquement enlassemblee le debuoyr quon aura faict de le retirer a amendement et comment tout cela na rien proffite. Adoncques on cognoestra sil veult perseuerer en la durte de son cueur, et lors sera temps de lexcommunier, cest a scauoyr quil soyt tenu comme reiecte de la compagnie des crestiens et laisse en la puissance du diable pour vne confusion temporelle iusque a ce quil donne bonne apparence de sa penitence et amendement, et en signe de ce quil soyt reiecte de la communion de la Cene et quil soyt denonce aux aultres fidelles de ne conuerser poent familierement auecq luy. Toutesfoys quil ne laisse poent de venir aux predications, pour recepuoyr tousjours doctrine, affin d'esprouer tousjours sil playra au Seigneur luy toucher le cueur pour retorner en bonne voye. 1) M. Gaberel remplit l'espace, qui dans V original est laisse en blanc, en ecrivant par conjecture: vau pape." Mais il est assez douteux que V auteur ait voulu parler d'une ordonnance papale concernant V excommunication, et devant etre conservee ou remise en vigueur dans l'Eglise de Geneve^ pour ne pas attirer la vengeance de Dieu.